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Marches-tu sur des œufs ?
Tu connais l’expression « marchez sur des œufs ? »
Cette expression relève le fait d’avoir peur et d’être sur le qui-vive dans la crainte qu’il se passe quelque chose. Si je te parle d’une relation amoureuse, si tu as l’impression de marcher sur des œufs, il y a bien des chances que tu subisses de la violence peu importe la forme.
Peur qu’il ne se fâche ? Peur que sa réaction prenne une tournure extrême ? Restes-tu sur le qui-vive de peur d’être frappée, poussée, bousculée ? Peur de poser un geste ou d’avoir posé un geste réprimandable selon ton partenaire ? Car bien sûr, selon lui, tout ce qui va mal, est de ta faute.
Je suis certaine que si tu es constamment dans cette position, tu connais très bien les signes avertisseurs de crise, de gestes hors de contrôle et de violence. Tu connais aussi sûrement le cycle de celles-ci, soit le cycle de la violence.
Es-tu réellement consciente que la violence n’est pas une perte de contrôle, c’est une prise de contrôle !
Lorsque nous vivons de la violence, il y a toujours un malheureux cycle que nous ne connaissons que trop bien ! Que ces phases soient une fois par jour, par semaine, ou de temps en temps, selon l’humeur de l’autre. Peu importe leurs fréquences, le cycle de la violence reste toujours le même. Que la violence soit verbale, psychologique, physique, sexuelle ou économique, celle-ci ne variera qu’en temps et en intensité durant la vie de ton couple.
Ce n’est donc pas pour rien que tu marches sur des œufs, ayant appris à reconnaitre ceux-ci.
PHASE 1 : Le climat de tension
L’agresseur a des accès de colère, menace l’autre personne du regard, fait peser de lourds silences.
La victime (toi) l’inquiétude te gagne, tu tentes d’améliorer le climat, tu fais attention à ses propres gestes et paroles.
PHASE 2 : La crise
L’agresseur violente l’autre personne sur les divers plans : verbal, psychologique, physique, sexuel ou économique.
La victime (toi) tu te sens humilié, triste, tu as le sentiment que la situation est injuste.
PHASE 3 : La justification
L’agresseur trouve des excuses pour justifier son comportement.
La victime (toi) tu tentes de comprendre ses explications, tu essaies de l’aider à changer, tu doutes de tes propres perceptions, tu te sens responsable de la situation. Tu crois en lui et en ses promesses. Tu retrouves (enfin !) l’homme que tu aimes et l’espoir que cette fois sera la bonne. Tu changes tes propres attitudes.
PHASE 4 : Lune de miel
L’agresseur demande pardon, parle de thérapie, promet de ne plus jamais recommencer, explique que c’est ce qu’il a connu dans son enfance, jure de faire une thérapie, affirme son amour, pleure, offre des fleurs à la victime, menace de se suicider si elle le quitte (etc.).
La victime (toi) tu lui donnes une chance ou encore une chance, tu lui apportes ton aide, tu constates ses efforts, tu changes tes propres habitudes.
Lorsque je vivais de la violence psychologique, je marchais constamment sur des œufs. Peur d’avoir fait mal, peur de ne pas avoir fait de la bonne façon, peur d’avoir fait de la bonne façon. Tout geste que je posais finissait par être un questionnement. Toute action que je posais va-t-elle m’attirer les foudres de l’autre ? A-t-il provoqué en lui une réaction milles fois appréhendée ? Lorsque nous sommes victimes de violence psychologique, tous nos gestes peuvent être repris et provoquer un état de crise. Même un « bon geste », car en bout de ligne, tout est prétexte à l’autre pour exploser.
Si tu crois encore que la violence psychologique (dans les faits la forme de violence qui est la plus répandue) n’est pas grave, détrompe-toi. Ce n’est pas parce que celle-ci ne laisse pas de marques aussi éloquentes qu’un coup de poing, qu’elle ne laisse pas de trace. Cette forme de violence laisse aussi des traces à long terme. La violence psychologique est une question de pouvoir. La présence de violence psychologique augmente le risque de violence physique, particulièrement lorsque ton partenaire te traite de tous les noms pour te rabaisser et pour que tu te sentes mal.
Comme la violence physique, la violence psychologique sert à te contrôler, te diminuer, à te blesser ou à te punir. Peu importe les formes de violence, le résultat reste toujours le même; tu as peur de ton partenaire. Tu es celle qui change ton comportement pour lui plaire et pour assurer ta sécurité. Tu changes peut-être également tes propres comportements pour assurer la sécurité de tes enfants ou de tes animaux de compagnie.
Violence psychologique …
La violence psychologique est toujours la première à se manifester et accompagne toutes les autres formes de violence.
Elle est présente de façon constante et permet au partenaire violent de prendre l’emprise sur sa victime. Celui-ci utilise l’intimidation, l’humiliation, la surveillance ou encore les insultes pour miner l’estime de soi de sa conjointe et mieux la contrôler.
La violence psychologique peut être difficile à identifier parce qu’elle est subtile, et se fait dans un contexte d’intimité, la majeure partie du temps.
Des exemples de comportements …
Remettre en question les compétences de sa conjointe par des critiques constantes
Prendre les décisions du couple, parce qu’il considère que sa conjointe en est incapable
Se moque ou humilie sa conjointe en privé ou en public
Surveille sa conjointe, y compris au travail, notamment grâce à l’utilisation d’un téléphone cellulaire, des médias sociaux ou d’applications permettant de savoir en tout temps où est une personne
Sous couvert d’amour, se montre jaloux et possessif
Limite ou interdire les sorties de sa conjointe
Critique l’entourage de sa conjointe pour l’isoler et pour éviter qu’elle ait du soutien
Lit le courrier, les courriels et les messages textes de sa conjointe
Menace sa conjointe de partager de l’information personnelle ou des photos d’elle sur les médias sociaux
Responsabilise sa conjointe pour la violence et se déresponsabilise
Laisse croire à sa conjointe que si elle agissait comme il le voulait, il ne serait pas violent
À force d’accumulations et de répétitions, la victime commence à douter et à intérioriser les critiques constantes de son conjoint. Elle vient à croire qu’elle n’est bonne à rien et qu’elle est responsable de la violence qu’elle subit. Elle est plus susceptible d’accepter les autres formes de violence et de rester malgré tout auprès de son conjoint.
Une femme aux prises avec la violence ne reste pas par choix, elle est contrainte de rester dans la relation violente. La femme peut, par exemple :
Craindre pour sa vie
Se sentir coupable et croire son conjoint quand il l’accuse de provoquer la violence
Avoir une faible estime de soi à cause de la violence subie et croire qu’elle n’est pas capable de s’en sortir seule ou qu’elle ne mérite pas mieux
Être dans un état dépressif suite à la violence qu’elle subit, et donc ne pas avoir les ressources mentales et psychologiques pour prendre la décision de quitter son conjoint
Aimer son conjoint et croire que la violence s’arrêtera. Malheureusement, la force de l’amour n’y changera rien.
Si tu te reconnais parmi ces exemples, je t’invite fortement à aller consulter notre page de Ressources. Il y a énormément de ressources qui pourront t’aider à sortir de cette emprise. N’oublie jamais que tu, TOI, tu en vaux la peine.