Banalisons-nous la violence psychologique ?

Tout d’abord, je crois que nous banalisons toute forme de violence dans notre société. Nous sommes tellement habitués aux « mauvaises nouvelles » de la télévision ou de la radio que peu de nous, malheureusement, sursautons encore.

Dans notre société, avec internet, les réseaux sociaux et notre manque de connaissances, nous avons de la difficulté à avoir la réelle perception de ce qu’est en fait la violence. Ajoutons à cela que de donner cette possibilité infini à nos touts petits n’arrangent rien à ce fait. Dès leur jeune âge, nos enfants sont en contact avec des images de violence.

Banalisons-nous la violence psychologique ? J’affirme que oui. Il faut dire qu’il y a encore très peu de temps, nous banalisions également la violence conjugale. Les faux tabous se lèvent à peine sur certaines formes de violence tant psychologique, verbale, sexuelle et sur toutes ces nouvelles formes de diffusion tels la cyber-intimidation et le cyber-harcèlement.

Nous partons de très loin lorsque nous subissons de la violence psychologique. De mon expérience personnelle, je peux confirmer que je n’étais pas consciente d’en subir pendant certaines de mes relations amoureuses. Je ressentais que quelque chose n’allait pas, un profond malaise, un profond mal-être, et une petite voix qui me criait de plus en plus fort « Sauve toi Myrabelle ! ». Pour le peu de mots que j’ai dit à mon entourage tel que ma mère pendant mes relations, elle n’y vit que du feu. En apparence tout allait bien !

Après plusieurs séparations, j’ai finalement tenté de me confier à certaines personnes. J’ai souvent eu peu d’écoute. J’ai même souvent eu des paroles blessantes et négatives, des étonnements, des gens qui ne comprenaient pas comment j’avais pu me « laisser faire » et même des refus de me croire. « Avec le caractère que tu as, comment as-tu pu te laisser faire ? » fut les paroles d’un très proche ami. Bien sûr, je me suis sentie ridicule, et les dommages collatéraux étaient bien présents. Mais, je comprenais que l’image démontré du couple heureux ne cadrait pas avec la réalité.

Nous nous sentons souvent tellement démunies car la majeure partie des abus se passent sans aucun témoin. Par contre, les vives tensions, les beaux sourires, les moqueries ou les « non » en public pour m’interdire de faire quelque chose ont bien été vus et entendus.
Mais personne n’a jamais agi, demandé ou même tenté lorsque je paraissais effrayé de m’aider, peu importe la situation.

Il aurait été tellement plus facile d’avoir un coup de poing à la figure, une marque, peu importe…
Tu ne trouves pas ? C’est vrai.
Quand l’autre ne se rend pas (encore) aux coups, on a parfois pas grand-chose pour « prouver » que l’on subi ou que l’on a subit une forme de violence. Le seul hic est que personne ne la voit.

Avant de lancer cette entreprise, j’ai fait le test avec quelques personnes qui sont de bonnes connaissances, mais qui ne connaissent ni mon ex, ni tout mon bagage. J’ai donc lancé un « j’ai subi de la violence psychologique dans une de  relations …» Aoutch ! J’ai eu deux réactions ; la première était que la personne ne savait littéralement ni quoi me dire pour répondre. La deuxième était une insinuation assez présente que si j’avais subi de la violence psychologique, je n’allais vraiment pas bien. J’étais une victime, j’avais subie, je n’avais pas dit STOP.
Ajouter que j’étais folle dans les deux cas aurait été plus simple.
La réaction de toutes les personnes étaient l’étonnement.
Non, je n’avais aucune marque physique.

J’ai donc conclu et confirmé que la violence psychologique, ce qu’elle est, ses multiples formes ainsi que les grands traumatismes et séquelles qu’elle laissait n’étaient pas très bien connues pour la majeure partie d’entre nous.

Aucune violence ne devrait être acceptée. Aucune violence ne devrait être banalisée et ce peu importe sa forme…qu’elle soit psychologique, verbale, physique, sexuelle, économique, sociale ou financière…
Gardons en tête que la violence sous toute forme de relation interpersonnelle n’a toujours qu’un seul et même objectif ! Permettre à celui qui l’utilise d’exercer un certain pouvoir ou contrôle sur l’autre personne.

Je te recommande cet excellent livre : Comprendre la violence dans les relations amoureuses de Joane Turgeon.

Voici d’autres excellents liens d’informations :
Les pervers narcissiques, 100 questions-réponses (Christine Calonne)
Les manipulateurs sont parmi nous (Isabelle Nazare-Aga)
Les pervers narcissiques (Jean-Charles Bouchoux)
Échapper aux manipulateurs (Christel Petitcollin)
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